La mémorisation

« Vous qui entrez ici, abandonnez toutes espérance ! » nous disent Virgile, puis Dante, avant de nous mener en enfer. Affirmer que la mémorisation, c’est l’enfer, paraîtra excessif. Pourtant, à quelqu’autre étape de l’étude qu’on la rapporte — compréhension, sélection, restitution, exercices, etc. — la mémorisation s’impose incontestablement comme le moment le plus douloureux du processus d’étude.
mémoriser mieux

C’est que la mémorisation résulte quasi intégralement d’un lent et presque mécanique processus de patiente répétition. Si se frotter la cervelle (ie, comprendre, selon Montaigne) est fatiguant, c’est surtout la mémorisation, laquelle implique une retraite presque complète dans votre esprit, qui suscite cette saine et noble fatigue. Que ressent chaque étudiant au soir d’une journée d’étude accomplie !  

Tourner autour !

Combien d’étudiants n’avons-nous pas connus qui passaient le plus clair de leurs heures à tourner autour de leur matière. Allant, revenant, annotant, se livrant à la réflexion et autres activités certes respectables, mais qui toujours reportent à plus tard le moment de la cristallisation. C’est-à-dire de la mémorisation au sens strict. 

Si, au soir du premier jour, vos trente pages — selon le plan de travail — ne sont pas connues, quand les étudierez-vous ? Les jours suivants, en parallèle à l’étude des trente pages suivantes ?  Voici donc les trente premières pages à connaître, l’information pertinente est sélectionnée. Comment faire? Première page, vous lisez ce que vous venez de sélectionner, puis vous le restituez de mémoire. Répétons cette phrase, peut-être la plus importante de notre méthode. Vous lisez ce que vous venez de sélectionner, puis vous le restituez de mémoire (ie, sans regarder!). À voix haute ou à voix basse, voire sans parler, libre à vous, mais en vous exprimant, fût-ce dans le silence de votre esprit. Vous n’y arrivez pas? Si ! Vous pensez n’en être pas capable. 

La mémoire, telle un muscle

Aucun être doté de conscience n’est incapable de restituer, de mémoire, ce qui vient d’être lu. Ce qui évolue, certes dans des proportions stratosphériques, c’est la quantité de matière qu’à chaque fois et «d’un coup», vous serez capable de restituer. Car tel un muscle, la mémoire se bonifie par l’usage qu’on en fait.  « Je n’y arrive pas » n’est pas un constat d’incapacité, mais une déficience de la volonté. Commencez avec ce que vous avez, qui n’est jamais égal à rien. Faites ainsi pour 5, 10 ou 15 pages, selon la densité de la matière et l’entraînement de votre mémoire. Après les avoir restituées une première fois, faites-le de suite une deuxième fois. Puis une troisième et, si possible, encore une quatrième puis une cinquième fois! Sans doute les deux dernières restitutions vous paraîtront répétitives, voire inutiles. C’est que vous connaissez la matière ! Cqfd. Procédez néanmoins, car avec ces 4e et 5e restitutions, même très rapides, vous fixez la connaissance dans la durée.

Allez-y, faites l’essai sans attendre, par exemple avec un texte que vous aimez, n’en restez pas à la théorie 😉 

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