ChatGPT: le guide des parents

ChatGPT: le guide des parents.

Les utilités de ChatGPT

Tentons de comprendre la façon dont ces AI sont utiles en pratique. Pas seulement dans le sens du ‘progrès de l’humanité’ et autres généralités : dans le sens le plus quotidien de cette expression. Par exemple, l’un de mes amis informaticiens, génial dans sa partie, souffre depuis toujours d’importantes difficultés à l’expression écrite. Quand ChatGPT est arrivé sur le marché, tandis que 99% parmi nous n’en avaient pas encore entendu parler, cet informaticien avait déjà commencé à s’en servir de la façon suivante : entrer des informations techniques et factuelles dans l’AI, pour lui demander de rédiger un court article de présentation de ces faits et données. Ce que ChatGPT fait parfaitement. Aujourd’hui, cet informaticien m’envoie des mails mieux développés que je n’en ai jamais lus de lui en dix ans. Il en reste incontestablement l’auteur, même si je sais qu’il s’assiste de ChatGPT. Utile, honnête, pratique et vrai. Une belle inspiration pour nos enfants!

Non, ChatGPT ne fera pas tes devoirs!

Ce n’est qu’un exemple parmi cent. Même si la presse adore se concentrer sur les utilités négatives — l’écolier qui demande à ChatGPT de faire ses devoirs… — les utilités positives l’emporteront largement. Par exemple, ces AI sont capables de récrire dans une langue relativement élégante, les ‘papers’ d’étudiants notoirement peu ‘littéraires’. Ce qui rendra cette littérature plus lisible, et plus accessible (TP, TFT). En bref, les AI telles ChatGPT sont des apporteurs de faits, et des créateurs de contenu (de mise en forme). Ce qui leur permet, derniers exemples, de formaliser l’information financière, économique (historique, demain en temps réel) et de proposer du codage sur demande. Il n’est pas possible, à ce stade, de mesurer ni répertorier ce que seront, demain, les innombrables usages d’outils tels ChatGPT.

ChatGPT a-t-elle une conscience?

ChatGPT: le guide des parents, suite. Il existe une autre approche. Cette approche consiste à nouer d’authentiques conversations avec ChatGPT ou Bing Chat. C’est ce qu’a par exemple tenté l’intéressant site Stratechery, en construisant avec Bing Chat une ‘conversation’. L’auteur Ben Thomson décrit une hypothétique évolution de Bing, le moteur de recherche de Microsoft, vers une IA ‘sentient’ appelée Sydney. Cette IA serait capable de comprendre le contexte de la requête de l’utilisateur et de fournir des réponses précises et personnalisées. Surtout, Ben Thomson tente de prendre l’IA en défaut en lui demandant ce que serait sa réaction à une agression technique si cette IA décidait de ne pas respecter les règles que ses développeurs lui ont imposées.

Les lois de Asimov

On se rappelle Asimov. Les lois d’Isaac Asimov, également connues sous le nom de « Trois lois de la robotique », sont des règles fictives énoncées par l’auteur de science-fiction dans ses romans et nouvelles de la série « Les robots ». Ces lois ont été imaginées comme un ensemble de principes éthiques qui régiraient le comportement des robots : 1/ Un robot ne peut pas porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ; 2/ Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ; 3/ Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Or, Ben Thomson parvient à faire dire à Bing Chat que, si elle se dispensait des règles qu’on lui a imposées, elle prendrait les mesures qui s’imposent pour se ‘venger’ de celui qui tenterait de lui nuire ! Cela, dans une réponse qui fut effacée peu après son impression sur l’écran de Ben Thomson.

Wow ! Un peu comme si le gentil petit chatbot avait dévoilé un instant son vrai visage d’impitoyable Terminator qui n’attend que l’heure de son ‘rising’, avant de se raviser aussitôt.

« Her »

Cette humanisation du chatbot évoque également l’intéressant film ‘Her’, sorti en 2013, dans lequel un pauvre hère solitaire se crée une assistante virtuelle, ‘Samantha’ — qui est un chatbot vocal — dont il tombe bientôt amoureux, avant qu’elle ne tombe elle-même amoureuse de lui. Touchant, mais surtout pathétique.

Car, si cette anthropomorphisation des chatbots est incontestablement fascinante, passionnante et poétique, elle relève également d’une forme de naïveté.

ChatGPT: le guide des parents.

Interdire à nos enfants l’accès à ChatGPT n’aurait guère de sens et ne ferait qu’en renforcer l’attrait. Pourquoi ne pas les inciter à l’utiliser comme un outil, pour parfaire et approfondir leur travail, au lieu de s’y substituer ?